JIRI MENZEL, LAURÉAT D’UN OSCAR, PRÉSIDENT DU JURY DU 37e FFM

Le jeudi 8 août 2013

Jirí Menzel (Président / President)

Chez le cinéaste tchèque Jirí Menzel, c’est probablement dû à ses influences cinématographiques acquises au cours de ses études à la FAMU, que l’art du cinéma devient une sorte de laboratoire expérimental. Mais il y a aussi un  «autre» Menzel, celui qui ose une carrière de comédien, plus de 70 rôles entre 1962 et aujourd’hui. Son baptême de cinéaste, il le confirme en assistant sa compatriote, la réalisatrice avant-gardiste Vera Chytilová. En 1966, il décide d’entreprendre le long métrage en s’y impliquant discrètement puisqu’il ne tourne qu’un seul sketch  du collectif Les Petites Perles, d’après cinq récits de l’écrivain tchèque Bohumil Hrabal. En 1966, il assume son savoir-faire avec Trains étroitements surveillés, une autre adaptation d’un roman de Hrabal pleine d`humour sur la guerre avec, comme résultat, l’Oscar du meilleur film en langue étrangère en 1968. La critique mondiale reconnaît là un nouveau cinéaste aux grandes promesses. Après une interruption due au Printemps de Prague de 1968,  il attendra jusqu’en 1975 pour reprendre les chemins des studios. Il alterne alors entre des rôles que d’autres cinéastes lui proposent et la réalisation. Mais la comédie satirique devient pour lui un registre qui se perpétuera de film en film. Les preuves sont nombreuses : À l’orée de la forêt (1975), Une blonde émoustillée (1980), Mon cher petit village (1985) et, plus récemment, Moi qui ai servi le droi d’Angleterre (2006), mélange de satire, de dérision et de regard à la fois ludique et judicieux sur le monde, caractéristiques qu’il conserve dans Don Juan, au programme cette année au Festival des films du monde de Montréal.

 

Caroline Dhavernas

 

C’est dans Marilyn, le téléroman quotidien de Lise Payette, que la toute jeune montréalaise Caroline fait ses débuts à la télévision à l’âge de 12 ans. Elle enchaîne ensuite les rôles autant à la télévision qu’au grand écran, à l’international comme au Québec, où on a pu la voir dans Zap, Jasmine, Urgence I et II, Lobby et Le Polock. Mais c’est dans Tag I et II, où elle campe le rôle de l’inoubliable Stéphanie, que les téléspectateurs québécois constatent son grand talent. Toujours côté québécois, elle tourne pour le cinéaste Karim Hussain dans La belle bête, adaptation du roman de Marie-Claire Blais; Erik Canuel lui offre un rôle dans Nez rouge. On la remarque aussi dans Mars et Avril, de Martin Villeneuve. Caroline Dhavernas a également laissé sa marque à la télévision américaine principalement par son interprétation du rôle de Jaye dans la série Wonderfall, et dans les séries Off The Map et Hannibal. Au cinéma, elle joue avec Adrian Brody dans Hollywoodland et avec Chris Cooper dans Breach. Le britannique Peter Greenaway lui confie un rôle dans The Tulse Luper Suitcases. On la verra aussi dans Surviving My Mother d’Émile Gaudreault, Passchendaele de Paul Gross, prix Génie du meilleur film en 2009. Elle retrouve Émile Gaudreault dans De père en flic, puis M. Night Shyamalan comme producteur dans Devil de Drew Dowdle. C’est dans la diversité et  la complexité des personnages qu’elle incarne que Caroline Dhavernas trace admirablement sa carrière de comédienne.

 

 

 

 

Michael Kutza

 

Réalisateur et artiste graphique, Michael Kutza fonde en 1964 le Festival international du film de Chicago qu’il dirige encore aujourd’hui. Il a également collaboré dans d’autres festivals à l’échelle internationale, notamment à Taormina, Téhéran, Moscou, Manille, Bogota, Los Angeles, Cannes, Berlin et Jérusalem. Il a été conseiller pour un certain nombre d’autres manifestations cinématographiques, y compris le Festival de Berlin et celui de Locarno. De 1979 à 1991, il est correspondant pour le cinéma américain de la revue italienne II Tempo. Michael Kutza a reçu de nombreux honneurs pour ses réalisations culturelles, notamment, en 1972, le Lion d’argent à la Mostra de Venise, et en 1978, un prix du Chicago Sun Times pour souligner sa contribution exceptionnelle à la ville de Chicago. En 1985, Jack Lang, alors ministre français de la Culture, le fait Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres. En 2009, il est honoré par le Landmark Preservation Council of Illinois pour sa contribution légendaire à la vie municipale et culturelle de Chicago et de l’Illinois. En 2010, le Chicago Magazine l’inclue dans sa liste des «40 pionniers de Chicago», au même titre que le président Barack Obama et le regretté grand critique de cinéma Roger Ebert.

 

Pedro Olea

 

Réalisateur, scénariste et producteur, Pedro Olea a réalisé 25 longs métrages ainsi que des documentaires et moyens métrages pour la télévision. Días de viejo color (1967), qui marque ses débuts au grand écran, est suivi de La forêt du loup (1969), présenté en première au Festival de Valladolid. La maison sans frontières (1972), en compétition à la Berlinale, a participé au Los Angeles Film Festival et a représenté le cinéma espagnol aux Oscars. La première de Torment (1974) a lieu au Festival de San Sebastian tandis que l’acteur principal dans Un homme surnommé Fleur d’automne (1976), remporte le prix du meilleur acteur au même festival. Akelarre (1983) fait partie de la sélection officielle des festivals de Berlin et de Karlovy Vary.  Le maître d’escrime (1992), son plus important succès commercial, obtient le Prix du public à Viña del Mar (Chili) et au Festival de Palm Springs. Ce film lui vaut le Goya du meilleur scénario et représente l’Espagne aux Oscars. Plus récemment, il signe Tiempo de tormenta (2003) et  La conspiration (2012). Pedro Olea a reçu, entre autres, le Prix «Toda una vida» du Festival de San Sebastian et le «Golden Spike» à Valladolid.

 

Dai Sijie

 

Cinéaste et romancier, Dai Sijie est originaire de  Putian dans la province côtière du Fujian[], située au sud-est de la Chine. Pendant la révolution culturelle (de 1966 à 1976), ses parents, médecins dits « bourgeois réactionnaires », sont mis en prison. Dai Sijie est envoyé en rééducation scolaire dans la province du Sichuan pendant trois ans. À la mort de Mao, il réussit un concours d'entrée à l'université où il étudie l'histoire de l'art, puis obtient une bourse pour poursuivre ses études à l'étranger. Il choisit la France, et après être passé par L'IDHEC, s'y installe définitivement.  Son premier long métrage, Chine ma douleur (1989) remporte le prix Jean-Vigo. En 2000, son premier roman, Balzac et la petite tailleuse chinoise, en partie autobiographique, est salué par la critique et séduit le grand public. En 2003, il publie Le complexe de Di qui reçoit le prix Femina. Alternant roman et film, il a aussi réalisé Le mangeur de lune (1994), Tang le onzième  (1998),  Balzac et la petite tailleuse chinoise (2002), adaptation de son roman à succès, et Les filles du botaniste (2006), présenté au Festival des films du monde de Montréal.


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